| De nouvelles nébuleuses planétaires découvertes par des astronomes amateurs | | | |  | Fig1: nébuleuse à
proximité de sh2-91:
image composite en
[OIII], [SII], Ha.(© LeDû) |
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Les nébuleuses planétaires (NP)
marquent la phase finale de
l’évolution des étoiles de masse
inférieure à 6-8 masses solaires –
soit 90 % des étoiles d’une galaxie
comme la nôtre, avec une forte
concentration des étoiles (et donc des NP)
dans la Voie lactée. Comme le stade NP a
une durée de quelque 10000
ans, le nombre
de NP dans notre galaxie serait d’environ
30 000 (incluant les NP à noyau binaire),
dont environ 3000 (le 10e) a été découvert.
Les brillantes raies d’émission des NP
permettent de les détecter et les étudier à
très grande distance : plus de 10 000 NP ont
été découvertes dans les nuages de
Magellan, dans la galaxie d’Andromède, et
dans d’autres galaxies.
| |  | Fig2: Champs couverts pour les images en [OIII] (© LeDû) |
| | Recherche de NP par l'observation
Quand on a l'habitude de réaliser de belles
images astronomiques, il est difficile de
« sacrifier » de bonnes nuits pour imager
des zones pauvres et dépourvues de
grands objets, uniquement dans le but de
rechercher d'hypothétiques nébuleuses
planétaires non répertoriées.
Pour résoudre ce dilemme, plusieurs
options peuvent s'offrir à l'opérateur :
• continuer à imager des objets
répertoriés dans des catalogues mais en
choisissant ceux qui sont le moins visités.
Ainsi, il est possible de trouver des
candidates NP tout en réalisant de belles
images ;
• se servir de l’atlas interactif du ciel
Aladin pour repérer de vastes zones HII
qui peuvent être à la fois très
photogéniques et propices à la détection
de nouvelles candidates ;
• effectuer une recherche active et
spécifique pour trouver des NP en
réalisant des prises de vue quand la
période est moins favorable pour réaliser
de belles images, par exemple en
présence de la Lune.
Déjà adepte de la première méthode,
Pascal Le Dû a testé les deux suivantes
au cours de l'année 2014.
| |  | Fig3: A gauche: image Aladin avec les champs observés dans la région de sh2-91. A droite: étoiles mira détectées par leur colorimétrie. (© Le Dû) |
| | Recherche en scrutant les images professionnelles
Cette méthode de recherche reste la plus prolifique. Elle demande évidemment beaucoup moins de travail et ne nécessite qu’une simple connexion Internet. Par contre, elle peut être très rébarbative et exige beaucoup d'assiduité. Thierry Raffaelli a scanné de façon méthodique des images en couleurs du SDSS disponibles sur Skymap.org. Comme on peut le constater dans les tableaux qui suivent, ses recherches ont été très productives. Il utilisait des images du SDSS2, mais également celles du SDSS-III et du SDSS-II (release 7) qui sont
extrêmement contrastées et qui révèlent de façon évidente des candidates NP , comme Ra3 qui ressort fortement avec sa couleur verte presque fluorescente. Ra2 et Ra8 sont particulièrement remarquables, car on distingue un bel anneau circulaire avec au centre une étoile bleue, couleur typique d'une étoile centrale de NP. Ra5 a été débusquée par Thierry dans une des régions les plus imagées du ciel : NGC7000. Pendant les périodes de mauvais temps sur la pointe bretonne, Pascal Le Dû consulte régulièrement les images du SDSS pour chercher de nouvelles candidates, et son catalogue s’est complété en conséquence. Laurent Ferrero eut la surprise de découvrir une jolie candidate (Fe8) en recherchant un amas globulaire sur Skymap.org !
| |  | Fig4: A gauche: Ra2, vaste anneau verdâtre, plus brillant au sud A droite: Ra8 : anneau bleuté centré sur une belle étoile bleue (© DSS) |
| | | Sources et liens Version PDF (et complète) de l'article: L'astronomie - Février 2015
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